Société

Intel : entre partenariat stratégique avec AMD et révolution technologique avec Panther Lake

Le secteur des semi-conducteurs est en pleine effervescence, avec Intel au centre de deux annonces majeures qui pourraient redéfinir le paysage technologique. D’un côté, des rumeurs persistantes font état d’une collaboration historique avec son rival AMD ; de l’autre, l’entreprise s’apprête à lancer sa nouvelle architecture de processeurs, Panther Lake, promettant des avancées significatives pour les ordinateurs portables.

Vers une collaboration inattendue entre Intel et AMD ?

Selon plusieurs sources de l’industrie, des négociations seraient en cours entre les deux géants américains des puces, Intel et AMD, en vue d’une coopération au niveau de la production. Une telle alliance, si elle se concrétisait, pourrait non seulement renforcer de manière significative les activités de fonderie d’Intel (Intel Foundry Services), mais également marquer un tournant pragmatique dans le paysage concurrentiel. Ce partenariat potentiel est perçu comme une démarche stratégique capable d’entraîner des changements structurels profonds dans l’industrie mondiale des semi-conducteurs.

Panther Lake : l’architecture hybride à son apogée

Parallèlement à ces manœuvres stratégiques, Intel s’apprête à dévoiler, le 9 octobre prochain, sa nouvelle architecture de processeurs : Panther Lake. Présentée comme l’itération « la plus aboutie » de sa technologie hybride, elle promet d’offrir une combinaison optimisée de cœurs performants (P-Cores) et de cœurs efficients (E-Cores). S’appuyant sur les fondations de l’architecture précédente, Lunar Lake, Panther Lake est annoncé avec des améliorations majeures, notamment l’intégration des nouveaux cœurs graphiques Xe3, et se destine à équiper la prochaine génération d’ordinateurs portables.

Une stratégie affinée pour l’écosystème PC

Bien que les détails complets ne soient pas encore connus, des ingénieurs d’Intel ont évoqué des améliorations de fond, telles qu’un îlot d’alimentation dédié aux cœurs basse consommation pour les tâches de fond, ainsi que des optimisations du Thread Director et de l’ordonnancement au niveau du système d’exploitation.

Jim Johnson, vice-président du Client Computing Group chez Intel, a expliqué cette évolution : « Avec Lunar Lake, nous avons validé l’architecture dans un format très intégré, proche de celui d’un smartphone. Avec Panther Lake, nous adoptons une approche bien plus favorable à l’écosystème PC, permettant aux fabricants (OEM) d’adopter ces produits de la manière dont ils aiment concevoir leurs ordinateurs. » L’objectif est désormais de renforcer la puissance de calcul hybride tout en facilitant l’intégration par des partenaires clés comme Microsoft ou Lenovo, qui se montreraient déjà « enthousiastes ».

Autonomie et confiance : les promesses de la maturité

Cette nouvelle gestion des cœurs P et E se traduira par des gains massifs en matière d’autonomie. La clé réside dans une répartition plus intelligente des charges de travail, où le type de cœur adéquat est sollicité pour chaque tâche spécifique, optimisant ainsi la consommation d’énergie. Cette maîtrise est le fruit d’un long parcours d’affinements, depuis les premières ébauches avec Lakefield, en passant par Alder Lake, Meteor Lake et plus récemment Lunar Lake. Aujourd’hui, avec Panther Lake, Intel semble atteindre un niveau de maturité qui lui confère une confiance renouvelée dans sa stratégie hybride.

Economie

Bitcoin pulvérise les records, propulsé par les ETF et un contexte économique incertain

Le marché des cryptomonnaies connaît une effervescence sans précédent. Dimanche, le Bitcoin a franchi un nouveau sommet historique en dépassant les 125 000 dollars, effaçant son précédent record de près de 124 000 dollars établi en août. Cette spectaculaire ascension, qui s’inscrit dans la tendance saisonnière favorable d’« Uptober », est principalement alimentée par l’engouement massif pour les fonds négociés en bourse (ETF) Bitcoin au comptant et par une quête de valeurs refuges de la part des investisseurs.

Des afflux records vers les ETF Bitcoin

La semaine dernière, les ETF Bitcoin américains ont enregistré leur deuxième plus importante semaine d’afflux nets depuis leur lancement en janvier 2024, avec un total de 3,24 milliards de dollars injectés. Ce rebond spectaculaire, qui fait suite à une semaine de sorties de 902 millions de dollars, témoigne d’un regain de confiance des investisseurs. Le record hebdomadaire absolu reste celui de la semaine du 22 novembre 2024, avec 3,38 milliards de dollars.

Le fonds iShares Bitcoin Trust (IBIT) de BlackRock domine largement le marché, captant à lui seul 1,8 milliard de dollars de ces nouveaux flux. Avec des actifs sous gestion s’élevant désormais à 96,2 milliards de dollars, IBIT est devenu le véhicule privilégié des investisseurs institutionnels. En comparaison, le fonds de Fidelity (FBTC), deuxième acteur du marché, a attiré 692 millions de dollars. La journée de vendredi a été particulièrement intense, avec 985 millions de dollars d’entrées nettes sur l’ensemble des ETF, frôlant le record journalier.

Un contexte macroéconomique favorable

Cette dynamique est renforcée par plusieurs facteurs externes. Selon les analystes, le blocage gouvernemental aux États-Unis pousse les investisseurs à se tourner vers des actifs perçus comme des valeurs refuges, tels que l’or, qui a également atteint de nouveaux sommets, et le Bitcoin.

De plus, l’offre de Bitcoins disponibles sur les plateformes d’échange centralisées a atteint son plus bas niveau depuis six ans, avec seulement 2,83 millions de jetons. Cette raréfaction de l’offre accentue la pression à l’achat et amplifie l’impact des afflux via les ETF. Les observateurs du marché estiment que le niveau de 117 300 dollars constitue un support solide, avec un potentiel haussier vers 140 000 dollars si la dynamique actuelle se maintient.

Un contraste saisissant avec la crise de confiance passée

Cette euphorie actuelle tranche radicalement avec le climat morose qui régnait sur le marché il y a quelques mois. On se souvient de la chute libre provoquée par la faillite de la plateforme FTX, un événement qui avait gravement ébranlé la confiance des investisseurs. À cette époque, entre le 14 et le 21 novembre, la capitalisation totale du marché des cryptomonnaies s’était effondrée de 5 % pour atteindre 795 milliards de dollars, son plus bas niveau depuis décembre 2020.

Le Bitcoin s’échangeait alors sous les 16 000 dollars, bien loin de son pic de près de 69 000 dollars atteint en novembre 2021. De son côté, l’Ethereum était passé sous le seuil critique des 1 200 dollars, pénalisé notamment par des rumeurs selon lesquelles une partie des fonds détournés de FTX (estimés à 663 millions de dollars) était constituée d’Ether. Le marché tout entier subissait les conséquences de cette crise, entraînant la grande majorité des altcoins dans le rouge.

La rapidité de ce retournement de situation illustre la volatilité du secteur, mais surtout la confirmation que l’adoption institutionnelle, portée par des géants comme BlackRock, est bel et bien en marche et redéfinit en profondeur la structure du marché.