Economie

Bitcoin pulvérise les records, propulsé par les ETF et un contexte économique incertain

Le marché des cryptomonnaies connaît une effervescence sans précédent. Dimanche, le Bitcoin a franchi un nouveau sommet historique en dépassant les 125 000 dollars, effaçant son précédent record de près de 124 000 dollars établi en août. Cette spectaculaire ascension, qui s’inscrit dans la tendance saisonnière favorable d’« Uptober », est principalement alimentée par l’engouement massif pour les fonds négociés en bourse (ETF) Bitcoin au comptant et par une quête de valeurs refuges de la part des investisseurs.

Des afflux records vers les ETF Bitcoin

La semaine dernière, les ETF Bitcoin américains ont enregistré leur deuxième plus importante semaine d’afflux nets depuis leur lancement en janvier 2024, avec un total de 3,24 milliards de dollars injectés. Ce rebond spectaculaire, qui fait suite à une semaine de sorties de 902 millions de dollars, témoigne d’un regain de confiance des investisseurs. Le record hebdomadaire absolu reste celui de la semaine du 22 novembre 2024, avec 3,38 milliards de dollars.

Le fonds iShares Bitcoin Trust (IBIT) de BlackRock domine largement le marché, captant à lui seul 1,8 milliard de dollars de ces nouveaux flux. Avec des actifs sous gestion s’élevant désormais à 96,2 milliards de dollars, IBIT est devenu le véhicule privilégié des investisseurs institutionnels. En comparaison, le fonds de Fidelity (FBTC), deuxième acteur du marché, a attiré 692 millions de dollars. La journée de vendredi a été particulièrement intense, avec 985 millions de dollars d’entrées nettes sur l’ensemble des ETF, frôlant le record journalier.

Un contexte macroéconomique favorable

Cette dynamique est renforcée par plusieurs facteurs externes. Selon les analystes, le blocage gouvernemental aux États-Unis pousse les investisseurs à se tourner vers des actifs perçus comme des valeurs refuges, tels que l’or, qui a également atteint de nouveaux sommets, et le Bitcoin.

De plus, l’offre de Bitcoins disponibles sur les plateformes d’échange centralisées a atteint son plus bas niveau depuis six ans, avec seulement 2,83 millions de jetons. Cette raréfaction de l’offre accentue la pression à l’achat et amplifie l’impact des afflux via les ETF. Les observateurs du marché estiment que le niveau de 117 300 dollars constitue un support solide, avec un potentiel haussier vers 140 000 dollars si la dynamique actuelle se maintient.

Un contraste saisissant avec la crise de confiance passée

Cette euphorie actuelle tranche radicalement avec le climat morose qui régnait sur le marché il y a quelques mois. On se souvient de la chute libre provoquée par la faillite de la plateforme FTX, un événement qui avait gravement ébranlé la confiance des investisseurs. À cette époque, entre le 14 et le 21 novembre, la capitalisation totale du marché des cryptomonnaies s’était effondrée de 5 % pour atteindre 795 milliards de dollars, son plus bas niveau depuis décembre 2020.

Le Bitcoin s’échangeait alors sous les 16 000 dollars, bien loin de son pic de près de 69 000 dollars atteint en novembre 2021. De son côté, l’Ethereum était passé sous le seuil critique des 1 200 dollars, pénalisé notamment par des rumeurs selon lesquelles une partie des fonds détournés de FTX (estimés à 663 millions de dollars) était constituée d’Ether. Le marché tout entier subissait les conséquences de cette crise, entraînant la grande majorité des altcoins dans le rouge.

La rapidité de ce retournement de situation illustre la volatilité du secteur, mais surtout la confirmation que l’adoption institutionnelle, portée par des géants comme BlackRock, est bel et bien en marche et redéfinit en profondeur la structure du marché.

Economie

Porsche SE abaisse ses prévisions de bénéfices et se tourne vers le secteur de la défense

La holding Porsche SE, actionnaire majoritaire de Volkswagen, a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices pour l’année en cours. Cette décision fait suite aux difficultés rencontrées par ses participations clés, Volkswagen et Porsche AG. Face à un secteur automobile en crise, l’entreprise voit désormais des opportunités de croissance dans le domaine de la défense et de la sécurité.

Des prévisions de bénéfices revues à la baisse

La société, cotée au DAX, anticipe désormais un bénéfice après impôts, hors effets exceptionnels, compris entre 1,6 et 3,6 milliards d’euros. La prévision précédente se situait dans une fourchette de 2,4 à 4,4 milliards d’euros. Cette annonce a eu un impact immédiat sur les marchés, l’action Porsche SE figurant parmi les plus fortes baisses de l’indice allemand en début de séance, avec un recul temporaire de 0,5 %.

Des résultats semestriels en net recul

Cette révision des objectifs s’explique par des performances décevantes au premier semestre. Le bénéfice ajusté de la holding a atteint 1,1 milliard d’euros, soit près de la moitié du résultat enregistré sur la même période l’année précédente. En incluant les variations d’évaluation des participations, le bénéfice net s’est effondré, passant de 2,1 milliards à seulement 0,3 milliard d’euros. L’endettement net, quant à lui, reste maîtrisé, s’élevant à 4,9 milliards d’euros à la mi-année, et la société maintient son objectif de le contenir dans un corridor de 4,9 à 5,4 milliards d’euros d’ici la fin de l’année.

Un secteur automobile confronté à de multiples défis

L’industrie automobile allemande est actuellement sous forte pression. Elle subit les effets combinés des droits de douane américains, d’une demande en forte baisse en Chine – l’un des marchés les plus importants au monde – et du ralentissement de l’économie européenne. La baisse significative des bénéfices de Volkswagen et de Porsche AG au deuxième trimestre a ainsi directement impacté les résultats de la holding Porsche SE. La perte de parts de marché en Chine représente un défi majeur pour l’entreprise, qui détient la majorité des actions ordinaires de Volkswagen et, par conséquent, des parts dans de nombreuses autres marques automobiles allemandes.

Une nouvelle orientation stratégique vers la défense

Face à ces difficultés, Porsche SE cherche des solutions et se tourne vers le secteur de la défense comme relais de croissance. Dans un contexte géopolitique en pleine mutation et face à des besoins croissants en matière de sécurité, l’entreprise estime que ce secteur présente un potentiel de développement considérable dont elle entend profiter. Forte de succès passés, comme sa participation dans la société Isar Aerospace, Porsche SE souhaite investir dans d’autres domaines technologiques. L’entreprise cible notamment les systèmes satellitaires et de capteurs, la cybersécurité et les systèmes logistiques.

Diversification sans changer l’ADN de l’entreprise

Hans Dieter Pötsch, président du directoire de Porsche SE, a précisé cette nouvelle orientation : « Sur notre chemin vers une plateforme d’investissement diversifiée, nous suivons de très près les thèmes de la capacité de défense, de la sécurité et de la résilience européenne. Nous voulons nous engager davantage dans le portefeuille lié à la défense, sans pour autant modifier notre orientation fondamentale vers les technologies de la mobilité et de l’industrie ». Cette stratégie vise à élargir le champ d’action de la holding tout en capitalisant sur son expertise technologique.

Economie

La série record du Dax se poursuit, mais les risques de correction persistent

La Bourse allemande a maintenu sa dynamique positive ce jeudi, à la veille d’une décision cruciale de la Banque centrale européenne (BCE) sur ses taux directeurs. Le Dax, principal indice de Francfort, a atteint un nouveau sommet historique à 24 399 points, progressant encore de 0,31 % en milieu de journée pour se stabiliser à 24 366 points.

Le MDax, qui regroupe les valeurs moyennes, a également poursuivi sa hausse en atteignant 31 147 points, soit son plus haut niveau depuis trois ans, avec un gain de 0,38 %. Sur l’année, il rivalise avec le Dax, les deux indices affichant une performance de plus de 20 %.

Le SDax, dédié aux petites capitalisations, s’est lui aussi illustré en repassant pour la première fois depuis 2021 au-dessus du seuil symbolique des 17 000 points. Quant à l’EuroStoxx 50, l’indice phare de la zone euro, il a progressé de 0,4 %.

L’attention des investisseurs se tourne désormais vers la BCE, qui devrait annoncer en début d’après-midi une baisse de 25 points de base de son taux directeur. Selon Jürgen Molnar, stratège marchés chez RoboMarkets, cette décision est déjà anticipée par les marchés. Ce qui comptera davantage sera le ton adopté par la présidente Christine Lagarde lors de sa conférence de presse. « Le marché table encore sur une nouvelle baisse des taux cette année et pourrait réagir négativement si Lagarde adopte un ton trop prudent », avertit Molnar.

Par ailleurs, une rencontre importante est attendue ce jeudi en soirée, heure d’Europe centrale, entre le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz (CDU) et le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche. Les discussions devraient porter sur la guerre en Ukraine, les relations au sein de l’OTAN et les tensions commerciales.

Du côté des valeurs individuelles, plusieurs ont été influencées par des changements de recommandations d’analystes. Le titre Bayer a bondi de 5 %, soutenu par une recommandation à l’achat de Goldman Sachs. En revanche, Airbus a perdu 2 %, après que Citigroup a retiré son conseil à l’achat sur le constructeur aéronautique.

Heidelberg Materials a connu un regain d’intérêt après une phase de consolidation, enregistrant une hausse de 3,4 %, ce qui le place juste derrière Bayer parmi les meilleures performances du Dax. Le spécialiste des matériaux de construction figure d’ailleurs parmi les valeurs les plus solides pour 2025 au sein de l’indice.

Enfin, Formycon, entreprise de biotechnologie, a obtenu l’autorisation de commercialiser son biosimilaire du Lucentis, un traitement ophtalmologique, au Brésil. Cette annonce a permis à l’action de grimper de 4,8 % dans le SDax.